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  • Burkina Faso / Unite - Progres - Justice

Renforcement de la participation politique des femmes : Les partis politiques et le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre se concertent


Communiques


Le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre a organisé, du 25 au 26 mai 2015, à Koudougou, une rencontre d’échanges avec les partis politiques sur la participation politique des femmes au Burkina Faso.Les échanges ont porté sur la relation genre et politique, le bilan, les insuffisances et les défis de l’application de la loi portant fixation de quota de 30% au profit de l’un et de l’autre sexe aux élections législatives et municipales au Burkina Faso.

C’est la première responsable dudit département, Madame Bibiane OUEDRAOGO/BONI, qui a présidé l’ouverture des travaux.L'objectif général de cette rencontre est d'échanger avec les partis politiques, en vue d'une meilleure application, lors des élections générales de 2015 et de 2016, de la loi n°010-2009/ An du 16 avril 2009 portant fixation d'un quota au profit de l'un et de l'autre sexe aux élections législatives et aux élections municipales au Burkina Faso. Elle a connu la participation d'environ quatre-vingt (80) représentantes et représentants (dont la moitié sont des femmes) d'une quarantaine de partis et formations politique reconnus au Burkina Faso.

Une participation politique féminine encore faible

Le gouverneur du Centre-Ouest, qui s'est réjoui, dans son mot de bienvenue, de la tenue cette «importante rencontre» dans sa région, a indiqué que, malgré les efforts consentis, l'application de cette loiÂÂ «rencontre de nombreuses difficultés sur le terrain»; et sa région ne fait pas exception. En témoignent les résultats des élections couplées de 2012. Selon elle, les données disponibles de 23 communes sur 38 que compte sa région donne 817 conseillers dont 175 femmes soit un taux de 21% avec 4 femmes maitres sur 38. L'ex-conseil régional comptait 9 femmes sur un total de 76 membres, soit un taux de 11,84%.

Au niveau national, la situation n'est guère meilleure, dira la Ministre Bibiane OUEDRAOGO, «car selon le classement de l'Union Inter Parlementaire de 2015, le Burkina Faso occupe le 98ème rang sur 134 pays avec un taux d'environ 13% de représentation des femmes au Parlement (CNT)».Certes, le taux de représentativité politique des femmes a connu une certaine amélioration au niveau parlementaire, passant de 3% en 1992, 8% en 1997, 13% en 2002, 15% en 2007, à 19% en 2012, année de la première application de la loi portant fixation de quotas de 30% au profit de l'un et de l'autre sexe; mais cette progression «reste en deçà des attentes». C'est pourquoi la Ministre de la promotion de la femme et du genre a invité les participants et les participantes à s'imprégner du processus de révision de cette loi et à formuler des suggestions d'amélioration pour une application réussie aux échéances électorales de 2015 et 2016.

De la nécessité de relire la loi sur le quota à l'engagement de tous les acteurs

A l'issue de ce décor bien planté par les officiels, trois communications livrées par des personnes ressources ont servi de plat de résistance aux échanges. Dans sa communication sur «genre et politique», Christophe ZOURE, de l'ONG Diakonia-BF, a souligné que la participation politique des femmes est une question de droits humains, de démocratie, de justice sociale, de développement humain durable et de paix. S'agissant des obstacles au plein exercice des droits politiques des femmes, le communicateur dira qu'ils résident dans cette pensée de Bourdieu :« la différence entre les hommes et les femmes que nous acceptons comme allant de soi, parce qu'elle se trouve dans toutes les pratiques, est fondée sur un coup de force social, sur une assignation à compétence».

Analysant l'application de la loi sur le quota lors des législatives et municipales de 2012, Martine YABRE, du Conseil national des femmes, a relevé que sur un total de 842 listes présentées aux législatives 374 listes étaient conformes à la loi, soit 44,4% contre 468 listes non conformes, soit 55,6%. S'agissant du respect de la loi par les partis,sur les 74 partis ou formationspolitiques ayant pris part aux législatives de 2012, 27 ont déposé plus de 10 listes dont certaines respectent le quota. De l'analyse, il ressort un certain nombre d'insuffisances que sont: le mauvais positionnement des femmes sur les listes, l'absence d'un décret d'application de loi, la rendant incomplète avec des interprétations diverses et l'inefficacité de la sanction financière, jugée peu dissuasive. Sur la question du positionnement des femmes sur les listes électorales lors des dernières législatives, on notera que sur 1 875 candidates, 157 femmes sont premières titulaires, soit 8,37% et 287 femmes sont deuxièmes titulaires, soit 15,30%. Et au sortir des résultats, les femmes élues députés sont celles qui étaient qui étaient bien positionnées sur les lites. En effet, sur les 24 femmes élues,7 étaient positionnées comme têtes de listes (CDP et UPC), 5 comme deuxième titulaire, 3 comme troisième et quatrième titulaire et 9 comme suppléantes.

Au regard de ces résultats, et pour une meilleure représentativité des femmes aux consultations électorales du 11 d'octobre 2015 et du 31 janvier 2016, les représentants des partis politiques ont formulé des recommandations. Il s'agit de : la relecture des la loi sur le quota en améliorant le positionnement des femmes avec des listes alterné au 2/3; le rejet des listes ne respectant pas la loi avec un positionnement alterné ; l'intégration de la loi sur le quota dans le code électorale; le renforcement des capacités des acteurs/actrices à tous les niveaux (plaidoyer, sensibilisation); la mise en place d'un fonds d'appui aux candidatures féminines.


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